Avec plus d’une centaine de Bilan Carbone réalisés depuis 2012, on peut dire que chez COSTRATEN on commence à avoir un peu de recul sur l’exercice 😉. La pratique a beaucoup évoluée bien sûr, les attentes aussi et il y a encore différents changements attendre, à court terme sur cette pratique qui arrive à l’âge adulte ! on vous en parle ?

D’abord il faut dire que côté métier, le plaisir est intact, et c’est en partie dû à la grande variété des structures accompagnées : hôpitaux, ports de plaisance, mareyeurs, cidrerie, salles de spectacle, industries de production, de transformation, négoce, transport, textile, bâtiment, bailleurs, collectivités, cantines scolaires, hygiène et bien être, n’en jetez plus…

Ensuite il convient de saluer à nouveau l’intuition magnifique de Jean-Marc Jancovici dans les années 2003-2004 qui nous permet de disposer d’un outil très robuste pour travailler, qui a bien évolué aussi (bientôt la V9 qui va encore permettre un bond !) et d’une méthodologie aboutie en phase avec les normes internationales.

Pour nous, s’immerger dans une organisation, comprendre le process, le produit ou le service rendu, détailler la chaine de valeur jusqu’à l’os, sentir la vulnérabilité de l’organisation et sa capacité à adapter son modèle d’affaire voilà ce qui nous motive au quotidien.

On rencontre la plupart du temps des chef.fe.s d’entreprises épatant.e.s, audacieux mais prudents, qui intègrent la transition pour  certains depuis 15 ans maintenant et qui ont acquis un niveau de connaissance élevé des enjeux environnementaux. Car il est courant à présent d’être sur un second Bilan Carbone et pas rare d’être sur un troisième. L’accompagnement se fait alors différemment, l’entreprise pilote sa décarbonation, les échanges sont passionnés. On mesure la progression, l’impact des actions mises en œuvre, l’atteinte des objectif stratégiques de moyen terme. On se recale sur le réglementaire et l’actualité, les nouvelles tendances, on nourrit la politique RSE et on appuie la CSRD, SBT,…bref c’est un temps fort.

Il faut mobiliser les concepts (fonctionnalité, EIT, circularité, adaptation, éco-conception…) , simuler, extrapoler, projeter les situations et formuler des récits décrivant ce que sera l’organisation accompagnée dans ce qu’on pense être le monde de demain. L’exercice est d’autant plus passionnant que, quand on le réalisait en 2012 déjà, on osait à peine évoquer un litre de pétrole à 2€, les voitures électriques étaient balbutiantes, les vélos au garage, l’éclairage public allumé en permanence et le télétravail un truc de fainéant… depuis on a beaucoup évolué (trop lentement certes) et il faut poursuivre, accélérer.

Vous l’aurez compris le niveau de maturité des politiques carbone des entreprises est assez hétérogène, tout comme la qualité des reporting d’ailleurs qui avec la multiplication des acteurs et des méthodes, n’est pas toujours au rendez-vous, ou poursuit différents objectifs. Le coup d’après c’est donc le contrôle, la validation des BC par un tiers accrédité. On y sera très bientôt, et cela ira de paire avec un niveau d’intégration dans les organisations : débutant, standard, expert ou quelques-chose comme cela. Ce n’est pas nous qui le disons, mais nos pairs, nos confrères, à travers la voix de notre association interprofessionnelle, l’excellente Association pour la transition Bas Carbone (ABC) qui œuvre depuis les débuts, et dont le groupe de travail sur le sujet vient de rendre ses conclusions.

Et vous, le carbone vous en êtes où ?